« Natural Resources and the Environment », chapitre 3 de Capitalism de George Reisman
Recension de livre / Juillet 2004
Au même titre que L’action humaine de Mises ou Man, Economy and State de Rothbard, Capitalism doit être considéré comme une véritable somme des connaissances sur le système économique populairement appelé capitalisme. Certes, différemment des deux premiers livres, le magnum opus de Reisman est plutôt destiné à un public averti, mais non spécialiste en sciences économiques. L’argumentation y est donc moins approfondie, tout en touchant des domaines plus larges, en l’occurrence, pour ce qui nous intéresse ici, les problèmes d’environnement et de limitation des ressources naturelles. Le chapitre 3 qui traite de ces problèmes (mais aussi de l’idéologie et de la philosophie écologistes), montre ainsi que le fondement d’une économie de l’environnement doit être l’intelligence humaine et non pas une quantité finie de ressources naturelles données.
La grande peur des écologistes – y compris, parmi eux, des scientifiques confirmés – est de manquer de ressources naturelles pour satisfaire nos besoins. En quelque sorte, les hommes sacrifieraient l’une des bases du progrès économique sur l’autel du. progrès économique lui-même. Cette peur est presque naturelle, dans la mesure où la plupart d’entre nous considèrent intuitivement les ressources naturelles comme un stock de ressources données. Mais cette conception des choses est tout simplement erronée. En effet, l’existence d’une ressource naturelle est suspendue à la connaissance que les hommes ont de ses propriétés productives. Par exemple, avant de connaître la capacité du pétrole (combiné à des biens de capital précis) de produire de grandes quantités d’énergie, les hommes ne le considéraient que comme un liquide épais et visqueux, plus aptes à tacher les vêtements qu’à servir de combustible. Reisman conclue donc que tous les composés de la terre et de son atmosphère, constituent une source infinie de ressources naturelles, dans la mesure où il n’y aucune raison pour que la connaissance humaine, à la base de leur utilisation productive, ne progresse plus. À ce sujet, il faut bien voir que l’utilisation des ressources naturelles pour créer des biens de capital est une condition sine qua non pour découvrir et rendre productives de nouvelles ressources: le pétrole auraient été de peu d’utilité sans d’immenses raffineries et des moteurs à explosion. Demain, peut-être, des engins spatiaux permettront d’user de nouveaux gisements de ressources.