Le défi du pétrole bon marché
Note économique / Novembre 2005
Les «records historiques» se succèdent, nous dit-on régulièrement depuis quelques mois au sujet des prix du pétrole. Il est vrai que la hausse récente est spectaculaire, même si la prise en compte de la hausse générale des prix survenue ces trente dernières années tempère quelque peu ce constat alarmant. Le record enregistré en 1980 lors du second choc pétrolier n’a pas encore été atteint.
C’est à raison que le phénomène est considéré comme préoccupant puisque l’énergie à bas prix est un facteur de prospérité. Cependant, il suscite des réactions contradictoires. L’une promeut une mobilisation politique pour lutter contre cette hausse. C’est celle qui a inspiré en France et aux États-Unis les menaces récentes de taxation exceptionnelle contre les compagnies pétrolières. L’autre prophétise la fin de l’ère du pétrole et de la civilisation telle que nous la connaissons et laisse ainsi entendre qu’une hausse continue de son prix est inévitable.
Mal fondées, ces réactions se fondent sur des diagnostics erronés, proposent des remèdes qui n’en sont pas et risquent tout au contraire d’alourdir la facture des consommateurs. Les politiques actuelles que certains se proposent de renforcer, telles que la taxation à près de 80% du Super en France, ne peuvent que rendre les prix plus élevés. Elles sont le principal obstacle au défi de l’énergie bon marché. Une véritable baisse des prix n’est possible que par la levée des restrictions gouvernementales à la production.