L’interdiction de la publicité pour les médicaments est-elle bonne pour la santé ?
Note économique / Janvier 2006
D’après un sondage auprès des consommateurs européens, «mieux informer les patients à propos de leurs maladies» est la considération décisive à prendre en compte pour améliorer la qualité des systèmes de santé. Des laboratoires pharmaceutiques ont avancé que la publicité à destination du public contribuerait à une telle tâche. Mais selon la directive 92/28 de l’Union européenne, une telle publicité pour les médicaments soumis à prescription est interdite.
L’interdiction de la publicité pour les médicaments est défendue au nom de la santé publique. Partant de l’idée que l’intérêt de l’industrie pharmaceutique se résume à l’augmentation de ses ventes et de ses profits, les opposants à l’autorisation de la publicité en déduisent que les messages véhiculés par des publicités pour les médicaments ne peuvent pas être considérés comme de l’information digne de ce nom. Au lieu d’aider les malades à prendre des décisions éclairées, les annonceurs inonderaient les médias d’informations biaisées voire mensongères, exagérant les vertus et minimisant les risques des produits pharmaceutiques. Et comme les médicaments peuvent avoir des effets nocifs sur la santé et même entraîner la mort, laisser la publicité se développer reviendrait à sacrifier la santé publique sur l’autel du profit.