Des syndicats désormais plus légitimes ?
« Tremblement de terre », « changement historique », … Les média n’ont pas eu de mots assez forts pour accueillir la future réforme de la représentativité syndicale, déjà acceptée par la CGT. Qu’en est-il réellement ?
« Tremblement de terre », « changement historique », … Les média n’ont pas eu de mots assez forts pour accueillir la future réforme de la représentativité syndicale, déjà acceptée par la CGT. Qu’en est-il réellement ?
Pour le gouvernement, il s’agit de mettre fin à la situation ubuesque actuelle selon laquelle cinq syndicats sont déclarés représentatifs par la loi, en vertu de critères parfois étonnants, tels que le comportement patriotique durant le Seconde Guerre Mondiale. Désormais, leurs résultats aux élections professionnelles seront déterminants dans leur capacité à exercer leurs différentes fonctions.
Les syndicats seront-ils plus légitimes pour autant ?
Non, car ils continueront à exercer des mandats qui ne leur ont pas été confiés : cogestion des caisses de Sécurité Sociale, signature de conventions collectives, par exemple. Les Comités d’Entreprise, pour lesquels des syndicalistes sont réellement élus, n’ont en effet pas pour fonction de gérer les comptes sociaux, ou de négocier des accords de branche.
Quant au financement, il continuera a être assuré par des millions de contribuables qui ne partagent pas forcément les revendications avancées par les syndicats, mais ont, en revanche pour une large part d’entre eux, à subir leurs grèves ou blocages. Peut-on, dès lors, vraiment parler d’une légitimité retrouvée ?
Guillaume Vuillemey, chercheur associé, Institut économique Molinari