L’ouverture le dimanche résultera-t-elle en un « simple transfert » des achats de la semaine?
Brève publiée le 26 novembre sur le site du journal La Provence.
Une cinquantaine de députés, y compris de la majorité UMP, se sont déjà ouvertement prononcés pour le maintien de l’interdiction actuelle concernant le travail dominical. Selon eux, interdire ou pas, reviendrait à la même chose ! Vraiment ?
Une cinquantaine de députés, y compris de la majorité UMP, se sont déjà ouvertement prononcés pour le maintien de l’interdiction actuelle concernant le travail dominical. Selon eux, l’ouverture le dimanche résulterait en un « simple transfert » des achats des autres jours de la semaine vers le « jour du seigneur ». Interdire ou pas, reviendrait à la même chose ! Vraiment ? Même si, chose improbable, les ventes restaient identiques, il n’en est rien !
Car lever l’interdiction peut présenter des avantages nets, difficiles à comptabiliser mais pourtant bien réels. Avoir le choix de faire ses courses le dimanche parce que la circulation est par exemple plus fluide (moins d’essence !) ou parce qu’il y a moins de files d’attente en caisse (gain de temps !) peut indiscutablement diminuer notre « facture globale » en tant que consommateur ! Plus donc de pouvoir d’achat à dépenser ailleurs ou… plus de temps à passer en famille, à consacrer à une activité associative, sportive ou culturelle ! Il ne faut pas oublier que celles-ci sont souvent aussi en semaine et une opportunité de faire ses courses le dimanche permettrait à des millions de Français de mieux les gérer.
Mais l’option de pouvoir ouvrir le dimanche ouvre aussi des perspectives pour investir dans un meilleur service pour le client. Les projets actuels d’un super centre de loisirs, de navettes électriques, d’un centre commercial de 30 mètres de haut, d’espaces verts, d’une demi-douzaine d’hôtels dont un quatre étoiles, etc., auraient certainement vu le jour plus rapidement pour développer la zone commerciale de Plan de Campagne dans le sud de la France, en absence de l’incertitude réglementaire actuelle.
Cependant tout cela ne se fait-il pas en pénalisant les salariés qui travailleront le dimanche ? Certes, en cas d’ouverture certains choisiront de renoncer au repos dominical. Mais si des employés préfèrent ainsi gagner plus, voire obtenir une première expérience professionnelle (dans le cas des jeunes !), pourquoi les députés les en priveraient-ils ?
Ce sont les employés, les propriétaires de magasins et les consommateurs qui doivent décider si les conditions « gagnant-gagnant » sont réunies ou pas, pour ouvrir le dimanche !
Valentin Petkantchin, directeur de la recherche, Institut économique Molinari