Non, l’ouverture des magasins le dimanche n’est pas un danger !
Brève publiée le 28 novembre 2008 sur le site du Journal du Dimanche.
Souhaitée par Nicolas Sarkozy, une libéralisation partielle de l’ouverture des magasins le dimanche fait grincer quelques dents à l’UMP. au nom de quoi peut-on interdire à deux personnes souhaitant librement conclure un contrat de le faire?
Souhaitée par Nicolas Sarkozy, une libéralisation partielle de l’ouverture des magasins le dimanche fait grincer quelques dents à l’UMP. Vendredi dernier, une cinquantaine de députés de la majorité et du Nouveau Centre signaient dans Le Figaro une tribune aux accents alarmistes pour mettre en garde le lecteur contre l’affaiblissement de la vie familiale, la frustration et le surendettement des consommateurs, ou la perte des « moments de fraternité » qui en suivraient. Rien de moins!
En ces termes, le problème est bien mal posé. La question fondamentale est toute autre : au nom de quoi peut-on interdire à deux personnes souhaitant librement conclure un contrat de le faire? Aujourd’hui, la situation est claire : d’un côté des clients souhaitant pouvoir faire leurs achats le dimanche; de l’autre, des salariés volontaires pour travailler en échange d’un surcroît de rémunération. Pourquoi le leur interdire?
Les députés opposés à la libéralisation éludent cette question, préférant se demander si « l’homme contemporain est uniquement un individu consommateur ou s’il est encore l’animal social que définissait Aristote ». Pourtant, il est fallacieux de penser que l’ouverture des magasins le dimanche ferait disparaître toutes les activités associatives, sportives, religieuses ou familiales qui se pratiquent à l’heure actuelle.
Il s’agit seulement de laisser les individus disposer librement de leur temps et de leur pouvoir d’achat, tout en mettant fin à une situation qui tourne parfois à l’absurde : à Paris, sur les Champs-Élysées, les magasins peuvent être ouverts sur l’un des côtés de l’avenue, mais non sur l’autre! La majorité UMP ne doit pas céder face aux menaces agitées par certains de ses membres, et rendre aux Français une liberté dont ils sont aujourd’hui privés.
Guillaume Vuillemey, chercheur, Institut économique Molinari