Des syndicats « représentatifs »?
Brève publiée le 8 janvier 2009 sur le site du Journal du Dimanche.
La loi est formelle : certains syndicats sont déclarés « représentatifs ». Difficile à croire, quand on voit le camouflet qui leur a été infligé récemment lors des élections prudhommales : 74,5 % d’abstention, un record historique.
La loi est formelle : certains syndicats sont déclarés « représentatifs ». Difficile à croire, quand on voit le camouflet qui leur a été infligé récemment lors des élections prudhommales : 74,5 % d’abstention, un record historique.
Cette faible participation illustre une déconnexion croissante entre les syndicats et ceux qu’ils sont sensés représenter. Ceci est d’autant plus préoccupant quand on sait l’étendue des pouvoirs dont ils bénéficient. En plus de siéger aux prud’hommes, ils négocient les salaires, les conditions de travail, les conventions collectives, les hausses de SMIC et, last but not least, cogèrent les caisses de Sécurité Sociale. Cette dernière prérogative, souvent oubliée, est d’une importance capitale : le budget de la Sécurité sociale est supérieur à celui de l’État. En 2007, elle a dépensé 402,2 milliards d’euros, contre 343,3 milliards pour l’État.
Les syndicats seraient bien davantage incités à être représentatifs si leur financement était assuré uniquement par les cotisations volontaires de leurs membres, et non par les contribuables, comme cela est encore le cas aujourd’hui. Ils auraient alors réellement intérêt à se mettre au service des salariés qui, dès lors, pourraient leur accorder leurs suffrages!
Guillaume Vuillemey, chercheur, Researcher, Institut économique Molinari