Mathieu Laine : Post-politique
JC Lattès, 2009
La politique se meurt. La loi s’est égarée dans les détails. Les idées ont quitté la scène, laissant la place au pragmatisme et au court-termisme médiatique. Concurrencé de toute part – marché, mondialisation, instances internationales, Europe –, le politique privé de moyens ne peut plus prétendre être, demain, ce qu’il était hier.
Loin de le démentir, la crise financière révèle son agonie. Le politique joue les gros bras, mais le vent a remplacé les muscles : mobiliser autant d’argent public virtuel pour « sauver les banques » le prive, de fait, d’une quelconque marge de manœuvre budgétaire.
L’État est moins que jamais capable de nous sauver, malgré ses vieilles recettes rassurantes mais périmées. Croire que le politique est notre sauveur alors qu’il est lui aussi responsable de l’effondrement actuel, ajoute au paradoxe. La redistribution a échoué, il lui reste l’hyper-règlementation impulsive, qui peut faire pire que le mal, et un retour durable aux manettes de l’économie, qui annonce de grands dérapages.
Si le XXe siècle a vu triompher le politique, le XXI e siècle sera post-politique. Dans un nouveau contexte de cette société de la connaissance, multipolaire et horizontale, que peut il vraiment ? Loin de réduire le politique à néant, cette nouvelle donne est l’occasion unique pour lui de se réinventer et de rendre sa place à un pouvoir oublié : celui de chacun d’entre nous à maîtriser sa vie et à ne plus tout attendre d’un politique impuissant.
Saisir cette tendance lourde, ses implications et l’avenir qu’elle nous réserve, tel est l’objectif de ce livre.
En savoir plus sur www.postpolitique.com.
> Lire aussi « Mathieu Laine annonce le monde d’après » de Bogdan Calinescu (publié sur le site de l’IEM, le 18 février 2009).