Les dérives de l’étatisation du système de santé : l’exemple canadien
Note économique / Juin 2009
Face à l’explosion des coûts du régime obligatoire d’assurance maladie en France, les gouvernements successifs se sont attelés – surtout depuis 1996 – à imposer une maîtrise comptable des dépenses de santé. Le nouveau projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoires » est un pas supplémentaire dans cette direction étendant considérablement le contrôle exercé par l’Etat sur l’ensemble du système, notamment sur l’exercice de la médecine libérale.
Le système de santé français se rapproche ainsi progressivement de systèmes étatisés, comme celui du Canada. Ce dernier illustre bien les risques, à plus long terme, d’une telle politique.
Si l’objectif est de maîtriser les dépenses de santé, l’étatisation ne semble pas la voie à suivre : au Canada ces dépenses n’ont pu être infléchies même si la majeure partie du système de santé (celle des soins jugés « médicalement requis ») a été mise sous contrôle quasi total des pouvoirs publics. En revanche, les patients – devant l’impossibilité de trouver des soins plus rapidement et de meilleure qualité que ceux offerts dans le système public – doivent subir des files d’attente de plus en plus longues et structurelles.