Vaccination contre la grippe A : le scandale est ailleurs !
Brève publiée le 7 janvier 2010 sur le site du journal La Provence.
La résiliation de 50 millions de vaccins a suscité la polémique, la campagne de vaccination contre la grippe A étant même qualifiée de «scandaleux échec». Mais le véritable scandale est ailleurs!
Car voilà un bel exemple de médecine étatisée imposée par le gouvernement aux Français sans beaucoup de réactions de leur part. Devant l’échec de la campagne pour la vaccination collective contre la grippe A, la ministre de la santé fait machine arrière et autorise dorénavant les médecins généralistes à faire le vaccin dans leur cabinet. Rappelons quand même qu’ils avaient été purement et simplement exclus du processus quand l’épidémie semblait au plus haut!
Et pourtant, quoi de plus normal, hier comme aujourd’hui, que de se faire vacciner par son médecin généraliste ? Mieux que quiconque, il connaît le cas de ses patients, leurs antécédents médicaux, les médicaments qu’ils prennent, etc. Avec lui, les patients établissent une relation de confiance qui favorise la démarche médicale et minimise les erreurs.
Le gouvernement actuel prétendait néanmoins pouvoir se substituer aux médecins. Il avait ainsi décrété que le circuit de vaccination qu’il avait mis en place serait la seule voie pour se faire vacciner contre la grippe A.
Rien de mieux qu’une vague de grippe pour mettre la médecine libérale au placard. Place à la médecine étatisée !
Sauf que peu nombreux ont été ceux prêts à faire la queue devant des gymnases et, à se faire vacciner par des médecins réquisitionnés. Qui plus est, il est possible que les conditions de bonnes pratiques de soins infirmiers ne soient pas respectées, comme le rapportait l’Ordre national des Infirmiers. Au total, seules 5 millions de personnes se seraient faites vacciner !
C’est sans doute heureux puisque des erreurs avaient déjà été commises. Un vaccin «adulte» a été injecté à cette fillette de 3 ans, et cinq enfants ont reçu 4 fois la dose de vaccin prescrite. Une des mamans de dire que «[S]i mon médecin généraliste avait pu faire cette vaccination, il n’y aurait pas eu ce problème». Ce fut malheureusement trop tard, le gouvernement en avait décidé autrement à sa place !
Voilà un bel exemple de ce à quoi pourrait ressembler notre système de santé si cette étatisation était généralisée. La qualité de l’ensemble des soins se dégraderait progressivement. D’ailleurs pas la peine de forcer votre imagination, regardez plutôt à la place ce qui se passe dans des systèmes quasi entièrement étatisés comme ceux du Royaume-Uni et du Canada !
Valentin Petkantchin est directeur de la recherche à l’Institut économique Molinari.