Le système de santé français sur la voie de la bureaucratisation
Texte d’opinion publié le 14 septembre 2011 dans Le mouvement des idées, revue publiée sous l’égide de l’UMP (3ème trimestre).
Comme dans la plupart des pays de l’OCDE, en France les pouvoirs publics ont, après la Seconde Guerre mondiale, souhaité offrir une couverture universelle et des soins quasi gratuits à la population. Cette volonté s’est traduite par la mise en place d’un régime obligatoire d’«assurance maladie». Depuis 1945-1946, la Sécurité sociale dispose ainsi d’une situation de monopole et d’une «clientèle» captive les assurés étant légalement obligés de la financer par leurs cotisations.
Ce monopole crée inévitablement des distorsions. Il supprime chez les assurés les incitations susceptibles de freiner naturellement une augmentation injustifiée des coûts du système de santé, c’est-à-dire des coûts sans contrepartie valable à leurs yeux. En l’absence de concurrence, les régimes obligatoires d’assurance maladie ont tendance à devenir une source incontrôlable de dépenses publiques pesant de plus en plus sur l’ensemble des acteurs économiques et sur les budgets publics.
Malgré l’existence de ce monopole, la liberté de choix pour les patients en matière de soins, la liberté d’installation et d’exercice pour les médecins, l’existence de financements, de cliniques et de prestataires privés, ont été davantage préservées en France que dans d’autres pays, comme le Royaume-Uni ou le Canada où les gouvernements ont pratiquement nationalisé leur système de santé. Le nombre de lits dans le secteur privé représente, par exemple, 25% de tous les lits en France alors que même aux États-Unis leur part n’est que de 12% (données 2005).
Grâce à ces principes et à la concurrence dans la fourniture de soins, les Français bénéficient de meilleurs services de santé et généralement échappent encore à ce jour aux files d’attente.