10 ans
C’est le temps qu’il a fallu au Canada pour retrouver son triple A. Dégradé en 1992 par Standard & Poor’s puis par Moody’s, le pays affichait alors un taux d’endettement équivalant à 64 % de son PIB. Depuis 1970, il enchaînait les budgets déficitaires. À partir de 1993, «la nécessité de regagner la souveraineté fiscale s’impose peu à peu », raconte Jasmin Guénette, de l’Institut économique de Montréal.
Le vrai choc intervient en janvier 1995 : « Bankrupt Canada » titre à la Une le Wall Street Journal.
Un mois plus tard, le Premier ministre, le libéral Jean Chrétien, arrivé au pouvoir à la fin de 1993, présente un budget de rigueur inédit, avec notamment des coupes claires dans la fonction publique fédérale, sommée de réduire ses dépenses de 20 à 25 %. Dès 1997, le déficit est éliminé. Le Canada recommence à emprunter à des taux d’intérêt inférieurs à ceux des États-Unis.
« La réforme de l’État a porté ses fruits rapidement, mais le pays a aussi profité de la croissance américaine et de la faiblesse du dollar canadien, qui a favorisé les exportations », rappelle Douglas Porter, économiste en chef adjoint de la Banque de Montréal. Pourtant, Ottawa devra patienter jusqu’en 2002 pour retrouver chez S & P comme chez Moody’s sa note d’excellence.
Source : « Question sur les agences de notation », l’express.fr, 23 novembre 2011.