Les risques du « précautionnisme » : le cas de l’interdiction du Bisphénol A
Note économique
Au nom du « principe de précaution », les pouvoirs publics multiplient les réglementations des produits chimiques. C’est ainsi que l’utilisation du Bisphénol A (BPA) se trouve de plus en plus réglementée. Après l’avoir proscrit des biberons en 2010, le Parlement français a voté en octobre dernier son interdiction de tous les contenants alimentaires à partir du 1er janvier 2014. Le Sénat est sur le point de lui emboîter le pas. Le BPA pourrait se trouver à terme complètement interdit si les pressions en ce sens se poursuivent.
Certes, à l’image de nombreuses substances chimiques, le BPA peut théoriquement présenter des dangers pour la santé. Il serait ainsi considéré comme un « perturbateur endocrinien » potentiel. Cependant, si le débat scientifique se poursuit pour mieux en déterminer les effets éventuels sur la santé, il existe encore aujourd’hui un quasi-consensus sur sa non-dangerosité dans les conditions d’utilisation réelle. Se précipiter à l’interdire revient ainsi à ignorer ses nombreux bénéfices, à déstabiliser l’innovation visant à lui trouver des substituts fiables et, contrairement à l’objectif affiché, à mettre en danger la santé des consommateurs.