Fiscalité « nutritionnelle » : les coûts de la fat tax au Danemark
Note économique
La Danemark est le premier pays à avoir imposé en 2011 une taxe sur les graisses dites saturées ou « fat tax ». L’expérience danoise est riche d’enseignements car un an à peine après sa mise en place, elle a été abolie, à cause de ses effets économiques négatifs et eu égard à l’absence d’impact réel sur les modes de consommation.
Fat tax et fiscalité nutritionnelle au Danemark
La « fat tax » danoise a été présentée dans le paquet de réformes fiscales de 2009. Amendée plusieurs fois, elle a été finalement adoptée en mars 2011 et est entrée en vigueur le 1er octobre de cette même année. Elle frappait tous les aliments contenant plus de 2,3 % de graisse saturée. À l’exception du lait de consommation, de nombreux autres produits — de la viande au fromage, beurre, margarine, en passant par les huiles et la charcuterie — étaient concernés. De même, les produits fabriqués à partir de ces aliments comme les chips et autres croustillants et ce même si le gras saturé représentait moins de 2,3 % du produit fini étaient soumis à cette taxe qui s’élevait à 16 couronnes danoises (soit environ 2,15 euros) par kilogramme de graisse saturée.
En réalité, le Danemark avait déjà une certaine expérience en la matière. En effet, les consommateurs de spiritueux, de bière, mais aussi de chocolat, de crème glacée, de boissons sucrées, de sucreries, etc. payaient depuis des années des taxes supplémentaires sur ces boissons et aliments.
Selon les estimations, les consommateurs danois ont ainsi payé en 2012 un milliard d’euros en plus pour leurs denrées alimentaires, dont près de 170 millions d’euros pour la seule fat tax.