Année record des dividendes du CAC 40 : « Ce n’est pas la marque de la cupidité des actionnaires »
Europe1, 21 juin 2019, Axel de Tarlé
Nouveau record pour les dividendes du CAC 40. Faut-il s’en réjouir ou s’en lamenter ?
En 2018, les dividendes (la part des bénéfices qui revient aux actionnaires) des entreprises du CAC 40 ont fait un bond de 9 % à 51 milliards d’euros. C’est un record depuis que le cabinet EY publie ces chiffres en 2006.
Alors qu’en penser ?
Ça nous est souvent présenté comme la marque de cupidité des actionnaires qui en veulent toujours plus au détriment des salariés et des investissements. Au fond, les dividendes seraient l’ennemi des travailleurs et des investissements, donc du futur de l’entreprise. Mais c’est faux. Les bénéfices et les dividendes c’est ce qui reste quand on a tout payé.
L’Institut Molinari a décomposé comment ça se passe dans une entreprise. Sur 100 € de richesse créée vous avez d’abord 71 € qui vont aux salarié. Ensuite, il faut payer les taxes qui représentent 19 € et, à la fin, il reste de quoi à payer les dividendes. Comme l’explique l’Institut Molinari, les dividendes cela ne représente que 10 % de ces 100€. C’est faux de dire que les salariés n’ont que la portion congrue : 71% de la richesse créée va aux salariés, 19% aux Etats et 10% aux actionnaires. Cela permet de relativiser le poids de chacun.
D’après un rapport établi par des syndicats de patronat et de travailleurs, paru en 2019, et validé par la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC (mais pas la CGT ni FO), montre que cette répartition est stable depuis des décennies. Les deux tiers de la valeur ajoutée sont destinés aux salaires et traitements bruts, une proportion « constante depuis 1970 ». Verser un dividende n’a rien de honteux. Quand on épargne, on attend une rémunération. Par exemple, le Livret A rapporte 0,75 % et s’il on compare les 1.700 milliards de valeur du CAC 40 aux 51 milliards de dividendes, on tombe sur 3%.