Non, la France ne souffre pas d’un manque de moyens
En pleine crise sanitaire, la tentation est évidemment de pointer du doigt le manque de moyens financiers. Selon Nicolas Marques, directeur général de l’institut économique Molinari, c’est oublier le rôle clef de l’anticipation et de la réactivité.
Il n’est pas normal qu’un pays qui se targue d’avoir constitutionnalisé le principe de précaution et d’être exigeant sur la prévention des risques soit aussi déstabilisé par cette crise sanitaire. Depuis plusieurs semaines, la France subit des pénuries et rationne les éléments de protection individuels, notamment les gels et les masques. Une situation sidérante dans un pays avec 1.300 milliards d’euros de dépenses publiques par an, dont 610 milliards au titre de la Sécurité sociale.
Prises au dépourvu, les autorités ont réquisitionné les stocks de masques existants, sans que cela permette d’équiper tous les professionnels de santé avec les protections qui leur manquent. Un nombre significatif de praticiens n’a pas été protégé de façon adéquate. On déplore de multiples cas de contamination. Malades sans le savoir, certains soignants ont contaminé à leur insu leurs patients, mais aussi leurs collègues. Conséquence, une double peine avec une diffusion accélérée de la pandémie, conjuguée à une désorganisation de la chaîne de soins au moment où elle est la plus sollicitée. Un gâchis humain aussi bien qu’économique.