Dans une chronique canadienne, Michel Kelly-Gagnon, président de l’Institut économique de Montréal, rappelle combien l’ingéniosité humaine est un atout en période de crise. Elle est bien présente outre-Altantique, comme le décrit notre homologue de Montréal. L’ingéniosité est aussi à l’œuvre en France où des entreprises – après avoir fait des dons spontanés (LVMH, Pernod-Ricard…) – se mettent à produire des gels, des masques voire des respirateurs. Indépendamment de leur contribution fiscale et sociale récurrente, illustrée par nos travaux, on redécouvre dans les crises combien les entreprises sont précieuses et capables de se mobiliser rapidement.
Malgré la situation difficile que nous vivons tous, plusieurs initiatives et réactions de nos concitoyens et ailleurs dans le monde peuvent nous rendre fiers. En temps de crise plus qu’à tout autre moment, une chose essentielle nous permet de garder la tête haute et, ultimement, de gagner la bataille dans laquelle nous sommes tous engagés : l’ingéniosité humaine.
On salue beaucoup, et avec raison, le travail des gens en première ligne dans le secteur de la santé. Mais aussi, dans l’ombre des mauvaises nouvelles et du nombre de cas qui s’additionnent chaque jour, des entrepreneurs de partout, des entreprises et des industries entières se démènent pour trouver des traitements et un vaccin potentiel, et des développements positifs se profilent à l’horizon.
Comme l’écrivait récemment Gonzalo Schwarz, président de l’Institut Archbridge, l’un des premiers essais cliniques pour un vaccin a été lancé par Moderna Therapeutics, et il y a maintenant une compétition mondiale en cours, avec de nombreux pays participants au développement d’un vaccin.
Après avoir été contactée par le premier ministre pour aider à renforcer l’approvisionnement en ventilateurs du National Health Service, la société britannique Dyson, connue pour la qualité de ses aspirateurs, a conçu en seulement 10 jours un ventilateur! Elle se dit prête à produire 15 000 unités dans les prochaines semaines pour aider à répondre à la demande causée par la pandémie de coronavirus.
À plus petite échelle, des entreprises s’adaptent et font preuve de créativité pour continuer à servir la population. Après Ford, qui fabriquera des ventilateurs avec General Electric, des purificateurs d’air avec 3M et des protecteurs faciaux, voilà que le manufacturier d’équipement de hockey Bauer offre de modifier sa chaîne de production pour créer des visières pour les médecins, les infirmières et les premiers répondants.
L’entreprise Pur Vodka, au Québec, a décidé de cesser temporairement sa production afin d’utiliser l’alcool pour fabriquer du désinfectant à mains.
Notre accès à une variété de produits alimentaires sur demande, même en temps de crise, est le fruit de la collaboration spontanée et volontaire entre des milliers, voire des millions de personnes, qui ne se rencontreront pour la plupart jamais. (Comptons-nous d’ailleurs chanceux que le gouvernement ne soit pas intervenu davantage dans cette industrie, qui fonctionne bien grâce à la liberté des échanges.)
L’entrepreneuriat, c’est aussi se montrer résilient et créatif dans la façon de s’adapter à la demande des consommateurs. C’est d’autant plus vrai en ce moment. Plusieurs entrepreneurs de la région se sont ajustés aux mesures de prévention ou d’isolement demandées par le gouvernement, afin de poursuivre leurs activités professionnelles dans la mesure du possible.
La flexibilité et la capacité d’adaptation rapide d’une économie de marché, ainsi que l’ingéniosité humaine, sont définitivement des atouts en temps de crise.