Il nous faut des entreprises fortes pour surmonter la crise
La crise du coronavirus va nous faire réaliser chèrement combien la création de richesse opérée par les grandes entreprises notamment est fondamentale. Elle est clef pour les salariés et les Etats qui en bénéficient directement et pour tout l’écosystème de sous-traitants et partenaires qui en bénéficient indirectement. Chronique de Cécile Philippe, présidente de l’Institut économique Molinari, publiée dans Les Échos.
La crise du coronavirus va nous faire nous rendre compte combien la création de richesse opérée par les grandes entreprises, notamment, est fondamentale. Elle est cruciale pour les salariés et les Etats, qui en bénéficient directement et pour tout l’écosystème de sous-traitants et partenaires qui en bénéficient indirectement. Si les chiffres 2019 sont bons, les perspectives pour 2020 sont dégradées , ce qui pénalisera avant tout les finances publiques fragiles.
Dans les faits, l’entreprise dans les sociétés actuelles joue un rôle pivot qui reste souvent mal compris. Elle favorise la création de richesse et contribue significativement au bien commun. Les entreprises du CAC 40 ont ainsi créé 389 milliards d’euros de richesse pour la collectivité française et mondiale en 2019. La dernière étude de l’Institut économique Molinari montre que cette contribution sociale et fiscale a bénéficié avant tout aux 5,1 millions de salariés des entreprises du CAC 40, avec 267 milliards d’euros de dépenses de personnels, suivis par les Etats, avec 80 milliards de fiscalités, puis les actionnaires, avec 42 milliards de dividendes après impôts. Cette contribution a progressé de 16 % en trois ans. Les Etats ont été les premiers gagnants avec +31 %, liés notamment au dynamisme de l’impôt sur les sociétés (+34 %).
Contraction des dividendes
Pour 2020, les perspectives sont dégradées car les résultats des entreprises du CAC 40 devraient être moins bons. Les Etats, et notamment la France, devraient être les premiers à pâtir de la conjoncture. Les résultats nets devraient diminuer, ce qui réduira la progression des recettes d’impôt sur les sociétés. La fiscalité sur les dividendes rapportera aussi moins que prévu.