On attend toujours le déconfinement fiscal
Les impôts de production vont baisser. Une bonne nouvelle selon Cécile Philippe, qui met toutefois en garde contre une mise en oeuvre trop timorée et étalée dans le temps qui ne pourra pas provoquer le choc fiscal dont la France a désespérément besoin aujourd’hui. Chronique de la présidente de l’IEM publiée dans Les Échos.
L’épidémie de Covid-19 a provoqué une baisse violente et rapide de l’activité économique. Pour la contrecarrer efficacement, il faudrait agir fort et rapidement en faisant le pari de Laffer : provoquer un choc fiscal susceptible de relancer la création de richesse et, au final, d’engranger davantage de recettes fiscales.
Le ministre de l’Economie a annoncé une baisse des impôts de production de 20 milliards, qui est en réalité une baisse de 10 milliards seulement . C’est une bonne nouvelle malgré tout, tant ces impôts nuisent à la compétitivité de la France. Cependant, on apprend en même temps que ces baisses n’interviendront qu’en 2021 et 2022. Or, c’est en 2020 que des baisses ambitieuses sont nécessaires.
Mesures gradualistes
En effet, la France est championne d’Europe des impôts de production. Selon Eurostat, ils représentaient 109 milliards d’euros en 2018. L’essentiel porte sur les entreprises, avec 75 milliards d’euros, représentant 3,2 % du PIB contre 1,6 % dans l’UE. Si l’on voulait se situer dans la moyenne européenne, il nous faudrait dès aujourd’hui baisser les impôts de production de 40 milliards. C’est à ce prix qu’il sera possible de contrer l’hémorragie au sein de notre tissu de PME et ETI, fortement créatrices d’emplois .
A ce jour, les pouvoirs publics sont toujours prisonniers de mesures gradualistes et n’arrivent pas à inverser la hausse de la fiscalité française. Sur la période 1978-2019, les recettes publiques ont augmenté de 43,4 à 52,6 %, soit une hausse de 9,2 points. Autant dire que la France est caractérisée par une singulière austérité fiscale, cause du chômage et de déficits élevés.
Or, après avoir su imposer un confinement parmi les plus sévères au sein des pays occidentaux, les pouvoirs publics hésitent à appliquer une thérapie de choc en matière fiscale. Comme souvent. Il aura fallu trois ans au président Macron pour remplir sa promesse de campagne de redonner 500 euros de pouvoir d’achat aux personnes gagnant 2.200 euros net. Cette lenteur s’explique par les effets de bord accompagnant les baisses de charges, avec l’augmentation de la CSG ou la baisse du seuil d’entrée dans la tranche d’imposition à 30 % sur le revenu.
Logiciel idéologique inadapté
De même, la promesse de baisser l’impôt sur les sociétés à 25 % n’est toujours pas remplie. Le taux maximal de l’impôt sur les sociétés est encore au maximum de 28 % auquel s’ajoute une contribution sociale sur les bénéfices (CSB) de 3,3 %. Ce n’est qu’en 2022 que le taux normal de l’impôt sur toutes les sociétés devrait être ramené à 25 % . Prisonniers de dépenses publiques colossales et d’un logiciel idéologique inadapté, les pouvoirs publics français n’arrivent pas à orchestrer des baisses d’impôts chocs.
Entre deux maux, il faut choisir. Faute d’arriver à enrayer la progression des dépenses publiques, il est fondamental de baisser les impôts pour redynamiser l’activité. S’il a été facile de mettre l’économie à l’arrêt avec le confinement, il nous manque toujours le déconfinement fiscal permettant de la relancer.
L’épidémie de Covid-19 a provoqué une baisse violente et rapide de l’activité économique. Pour la contrecarrer efficacement, il faudrait agir fort et rapidement en faisant le pari de Laffer : provoquer un choc fiscal susceptible de relancer la création de richesse et, au final, d’engranger davantage de recettes fiscales.
Le ministre de l’Economie a annoncé une baisse des impôts de production de 20 milliards, qui est en réalité une baisse de 10 milliards seulement . C’est une bonne nouvelle malgré tout, tant ces impôts nuisent à la compétitivité de la France. Cependant, on apprend en même temps que ces baisses n’interviendront qu’en 2021 et 2022. Or, c’est en 2020 que des baisses ambitieuses sont nécessaires.
Mesures gradualistes
En effet, la France est championne d’Europe des impôts de production. Selon Eurostat, ils représentaient 109 milliards d’euros en 2018. L’essentiel porte sur les entreprises, avec 75 milliards d’euros, représentant 3,2 % du PIB contre 1,6 % dans l’UE. Si l’on voulait se situer dans la moyenne européenne, il nous faudrait dès aujourd’hui baisser les impôts de production de 40 milliards. C’est à ce prix qu’il sera possible de contrer l’hémorragie au sein de notre tissu de PME et ETI, fortement créatrices d’emplois .
A ce jour, les pouvoirs publics sont toujours prisonniers de mesures gradualistes et n’arrivent pas à inverser la hausse de la fiscalité française. Sur la période 1978-2019, les recettes publiques ont augmenté de 43,4 à 52,6 %, soit une hausse de 9,2 points. Autant dire que la France est caractérisée par une singulière austérité fiscale, cause du chômage et de déficits élevés.
Or, après avoir su imposer un confinement parmi les plus sévères au sein des pays occidentaux, les pouvoirs publics hésitent à appliquer une thérapie de choc en matière fiscale. Comme souvent. Il aura fallu trois ans au président Macron pour remplir sa promesse de campagne de redonner 500 euros de pouvoir d’achat aux personnes gagnant 2.200 euros net. Cette lenteur s’explique par les effets de bord accompagnant les baisses de charges, avec l’augmentation de la CSG ou la baisse du seuil d’entrée dans la tranche d’imposition à 30 % sur le revenu.
Logiciel idéologique inadapté
De même, la promesse de baisser l’impôt sur les sociétés à 25 % n’est toujours pas remplie. Le taux maximal de l’impôt sur les sociétés est encore au maximum de 28 % auquel s’ajoute une contribution sociale sur les bénéfices (CSB) de 3,3 %. Ce n’est qu’en 2022 que le taux normal de l’impôt sur toutes les sociétés devrait être ramené à 25 % . Prisonniers de dépenses publiques colossales et d’un logiciel idéologique inadapté, les pouvoirs publics français n’arrivent pas à orchestrer des baisses d’impôts chocs.
Entre deux maux, il faut choisir. Faute d’arriver à enrayer la progression des dépenses publiques, il est fondamental de baisser les impôts pour redynamiser l’activité. S’il a été facile de mettre l’économie à l’arrêt avec le confinement, il nous manque toujours le déconfinement fiscal permettant de la relancer.
Cécile Philippe est présidente de l’Institut économique Molinari.