« L’État est le plus mauvais des gestionnaires en matière de retraites », selon Nicolas Marques de l’institut Molinari
L’invité éco, 06/04/2023, Isabelle Raymond recevait Nicolas Marques
Jeudi 6 avril Nicolas Marques, directeur général de l’institut Molinari, était l’invité économique d’Isabelle Raymond, cheffe du service Economie & Social de France Info. Une séquence de 7 minutes dans laquelle il appelle à généraliser la capitalisation collective, si on ne veut pas se retrouver avec un système couteux à deux vitesses.
La recette pour combler, à terme, le déficit du régime général des retraites selon le gouvernement, c’est de faire travailler les actifs deux ans de plus. Mais le problème est ailleurs, selon Nicolas Marques, directeur général de l’institut Molinari, un centre de réflexion libéral. Il pointe du doigt celui qui gère le régime, à savoir l’État : « En France, l’État se mêle de tout, mais le sujet n’est pas la répartition. Elle existe dans le secteur privé, elle peut être très bien gérée à l’Agirc-Arrco avec des partenaires sociaux qui, de la CGT au Medef, sont capables de prendre les bonnes décisions. À contrario, l’État ne prend que de mauvaises décisions. L’État a promis 2 600 milliards aux fonctionnaires en activité et aux retraités et il n’a rien mis de côté, estime, jeudi 6 avril, Nicolas Marques.
L’État n’a pas créé de gouvernance en matière de retraite. Il devrait commencer par créer une caisse de retraite avec ses partenaires sociaux et les provisionner.
On a fait de la capitalisation un monstre étrange
Nicolas Marques, directeur général de l’institut Molinari à franceinfo
Argument avancé par le gouvernement, il faut sauver le système de retraite par répartition, sinon vous aurez la capitalisation. Mais de fait il y a déjà de la capitalisation en France, obligatoire et collective, chez les fonctionnaires. Et pourtant c’est tabou. « Pourquoi c’est tabou ? Parce qu’on a fait de la capitalisation un monstre étrange. Mais on ne peut pas à la fois s’opposer aux inégalités dans notre pays et refuser la capitalisation collective qui est la plus égalitaire des retraites. Car tout le monde en bénéficie quel que soit le revenu, les habitudes. Si vous voulez éviter les systèmes à deux vitesses, il faut généraliser la capitalisation collective, pour que tout le monde en bénéficie », plaide le directeur général de l’Institut Molinari.