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60 milliards d’économies par an en provisionnant les retraites des fonctionnaires de l’Etat, c’est possible

Paris, 16 janvier 2025 – L’Institut économique Molinari publie une étude inédite montrant que redimensionner le Fonds de réserve pour les retraites (FRR) pour financer les retraites des fonctionnaires permettrait à l’Etat d’économiser 60 milliards d’euros par an sans renier ses promesses.

Construite à partir de données officielles et des expériences de provisionnement des retraites des personnels publics en France (Banque de France, Sénat) ou à l’étranger (Québec), cette étude inédite quantifie les gains pour les contribuables et les fonctionnaires associés à un provisionnement d’ici à 2070.

Jusqu’à 60 milliards d’euros d’économies par an en provisionnant les retraites

Les dépenses de retraite de la fonction publique d’Etat ont triplé en euros constants depuis 1977 et représentent 62 milliards d’euros en 2023, contre 20 milliards en 1977.

L’Etat aurait économisé 35 milliards d’euros en 2023 s’il avait provisionné en partie les retraites comme le Sénat. Ce serait 60 milliards d’économies si l’Etat avait provisionné intégralement les retraites de ses personnels comme la Banque de France.

Provisionner, c’est placer des capitaux qui rapportent plus et ainsi alléger le coût des pensions servies aux retraités, sans remettre en cause les prestations promises.

Provisionner même par endettement, cela rapporte

En France, le Fonds de réserve pour les retraites (FRR) a rapporté 2,8 % par an depuis 2011 quand on tient compte des revenus et plus-values générés par l’épargne à moyen terme (3,9 % par an) et retranche le coût de la dette sociale française (1,1 % par an).

Cet exemple n’est pas isolé. Le Fonds d’amortissement des régimes de retraite (FARR) qui provisionne les retraites des employés de l’administration québécoise a rapporté 2,8 % par an depuis 1994, quand on tient compte du rendement de l’épargne à long terme (7,4 % par an) et retranche le coût de la dette publique (4,5 % par an en moyenne).

Redimensionner le Fonds de réserve pour financer 60 milliards de retraites par an

Si le Fonds de réserve pour les retraites (FRR) avait été alimenté comme prévu, il aurait atteint les 150 milliards d’euros en 2020. Il aurait généré 76 milliards d’euros de gains selon les calculs de l’Institut économique Molinari, au lieu des 13 milliards de richesse créés depuis 2011.

Si le FRR se voyait confier le provisionnement des retraites de la fonction publique d’Etat en plaçant 1 % du PIB par an empruntés sur les marchés financiers, une montée en puissance sur 42 ans permettrait de créer un fonds souverain représentant 88 % du PIB. Cette opération enrichirait l’Etat à hauteur de 48 % du PIB quand on retire les 40 % d’endettement et de charge d’intérêt générés par l’opération.

D’ici 2070, les intérêts dégagés par le fonds souverain permettraient de financer l’intégralité des retraites versée par l’Etat à ses anciens employés et de maintenir la taille du fonds souverain constante pour financer indéfiniment les retraites des employés de l’Etat.

Un enjeu pour les fonctionnaires, victimes du non provisionnement des retraites

Sur la période 1977-2023, les retraites expliquent 71 % de l’envol des dépenses de personnel l’Etat (+59 milliards € de 2023). Les pensions ont progressé de 42 milliards d’euros (2,5 % an de plus que l’inflation), soit bien plus vite que la rémunération des employés de l’Etat (+17 milliards ou 0,4 % par an de plus que l’inflation). Sur cette même période, le point d’indice de la fonction publique a perdu 0,6 % par an par rapport à l’inflation.

Ces phénomènes sont liés. Dans le budget de l’Etat, le poste dépense de personnel fait office de caisse de retraite. Il sert à payer les actifs comme les retraités. Mécaniquement l’envol des dépenses de retraite accroît le coût de production des services publics et réduit les moyens pour les fonctionnaires en activité, qu’il s’agisse d’augmenter le point d’indice de la fonction publique, les primes ou les effectifs. Les retraites constituent en particulier la première dépense de l’Education nationale, devant le primaire ou le secondaire. Elles ont capté 30 % de ce budget en 2023, d’où la difficulté à rendre le métier d’enseignant financièrement attrayant, les moyens budgétaires étant absorbés par les retraites.

Un enjeu européen à 4 800 milliards d’euros

En Europe, les promesses faites aux employés des administrations au sein de régimes de retraite spécifiques représentaient 36 % du PIB en 2021 ou 4 800 milliards d’euros. C’est 45 % du PIB en Allemagne et Espagne, pays qui ont prévu de faire monter en puissance par endettement des fonds souverains dédiés aux retraites.

Une proposition qui s’appuie sur 3 succès de provisionnement par les administrations françaises ou étrangères

L’insolent succès de la capitalisation collective de la Banque de France dont les retraites sont intégralement provisionnées avec 14 milliards d’euros placés fin 2023 qui ont permis de restituer 2,6 milliards au titre du sur-provisionnement de ses retraites fin 2020, 2021 et 2023 sans coûter un euro au contribuable.

Le discret succès des capitalisations collectives du Sénat pour ses personnels et élus avec 1,7 milliard d’euros placés fin 2023 et 657 millions d’euros économisés sur la période 2008-2022 représentant 13 % des dépenses de fonctionnement du Sénat.

Le succès du provisionnement par endettement des retraites des administrations du Québec. Le Fonds d’amortissement des régimes de retraite (FARR) sera en mesure d’effectuer les premiers versements en 2024-2025. Avec un rendement de 7,4 % entre 1994-2023 et une création de richesse de 2,8 % par an une fois le coût de la dette retranché, ce fonds provisionne l’intégralité des promesses faites aux personnels publics.

CITATIONS

Nicolas Marques, Directeur général de l’Institut économique Molinari, auteur

« La France doit provisionner les retraites des fonctionnaires pour qu’elles ne pèsent plus sur le budget, le contribuable et les déficits. Nos chiffrages montrent qu’il s’agit d’un gisement d’économies massif et inexploité, qui représente 60 milliards par an à horizon 2070.

L’Etat, qui dispose d’un fonds souverain performant, le Fonds de réserve pour les retraites (FRR) créé il y a plus de 20 ans par Lionel Jospin, devrait inscrire à l’ordre du jour ce sujet structurant pour la réduction des déficits, le rapport qualité prix des services publics et la rémunération des personnels ».

Cécile Philippe, présidente de l’Institut économique Molinari

« Face au vieillissement, il existe deux voies. L’une consiste à réduire les prestations. L’autre consiste à ajouter une dose de capitalisation collective significative pour faciliter le financement des retraites. Si cette démarche n’est pas généralisée, nous assisterons à une paupérisation des actifs et des retraités et à une réduction du service rendu aux contribuables.

La capitalisation collective est une opportunité pour le pouvoir d’achat mais aussi pour le développement de nos économies car plus d’épargne longue c’est plus d’innovation et d’emploi. Sans capital moins de création de richesses. Ce n’est pas un hasard si l’Europe est à la traîne du reste du monde en termes d’innovation et de croissance. »

ETUDE

Lien vers l’étude Provisionner les retraites des fonctionnaires pour restaurer les finances publiques (34 pages) : https://www.institutmolinari.org/wp-content/uploads/2025/01/etude-provisionnement-fonctionnaires-2025.pdf

Lien vers le graphique Datawrapper 1 : https://www.datawrapper.de/_/sxavK/
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A PROPOS DE L’INSTITUT ECONOMIQUE MOLINARI

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POUR TOUTE INFORMATION OU INTERVIEW, CONTACTER

Nicolas Marques, directeur général de l’Institut économique Molinari, co-auteur de l’étude
nicolas@institutmolinari.org, +33 6 64 94 80 61

Cécile Philippe, présidente de l’Institut économique Molinari, co-auteure de l’étude
cecile@institutmolinari.org, +33 6 78 86 98 58

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