12/02/2025, BFM Business TV, Les experts du soir
Nicolas Marques souligne que taxer plus le grand patrimoine serait une erreur. La capitalisation boursière stagne en France par rapport au reste du monde. Elle a peine augmenté de 3 % depuis 2018, contre +49 % à Milan ou +95 % à Amsterdam. Taxer plus les grandes fortunes serait aussi un contresens car l’actionnariat populaire – et notamment l’épargne retraite – est sous-développée chez nous avec à peine 12 % du PIB contre 89 % en moyenne dans l’OCDE. Taxer plus les hauts patrimoines français, ce serait exposer encore plus nos entreprises aux capitaux étrangers, et nos salariés à des décisions prises ailleurs. Ce serait aussi pousser de plus en plus d’actifs à aller chercher des emplois hors de France, dans des pays ayant une fiscalité plus clémente, ce qui renforcerait les migrations pendulaires. La France représente 24 % des frontaliers de l’Union européenne, une proportion bien plus élevée que son poids dans la population européenne (15 %). Plus de 530 000 personnes résidaient en France et travaillaient à l’étranger en 2023, alors que les habitants des pays limitrophes étaient bien moins nombreux à venir travailler dans l’Hexagone (quelques dizaines de milliers selon l’Insee).