À partir du 6 décembre, les États de l’Union européenne auront consommé toutes leurs ressources et créeront de la dette pour terminer l’année
Communiqué de presse
Paris, le 04 décembre 2017 –
L’Institut économique Molinari a calculé le jour où les États de l’Union européenne (UE) ont dépensé toutes leurs recettes annuelles. Au niveau de l’UE, ces administrations centrales expliquent l’essentiel des dérapages des comptes publics (25 jours non financés), devant toutes les autres entités administratives.
- Les États centraux de l’UE épuisent en moyenne leurs ressources le 6 décembre, 25 jours avant la fin de l’année. C’est quasiment 7 jours plus tard que l’année d’avant, ce qui représente une amélioration significative.
- L’administration centrale française a dépensé l’intégralité de ses ressources le 7 novembre, 55 jours avant la fin de l’année. La situation continue de se dégrader au rythme d’un jour de plus non financé par an.
- L’administration centrale française est désormais la championne des déséquilibres au sein l’UE, devant l’Espagne (50 jours) et la Roumanie (48 jours). L’écart se creuse de plus en plus entre la France et le reste de l’UE. Il est maintenant de 29 jours contre 22 jours l’année d’avant.
Calendrier des jours où les administrations centrales de l’UE ont dépensé toutes leurs recettes
PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS
Les administrations centrales, principale source des déficits publics dans l’UE
Les États centraux de l’UE épuisent en moyenne leurs ressources le 6 décembre, 25 jours avant la fin de l’année. C’est quasiment 7 jours plus tard que l’année d’avant, ce qui représente une amélioration significative.
Parmi les 28 administrations centrales de l’UE, 4 étaient en situation excédentaire l’an passé, dont la Suède, avec un excédent équivalent à 20 jours de dépenses, et l’Allemagne, avec un excédent de 7 jours de dépenses. Leurs recettes de l’année leur ont permis de financer toutes les dépenses de l’année et de se désendetter.
Les 24 autres administrations centrales dépensaient la totalité de leurs recettes avant la fin de l’année. Pour 15 d’entre elles, les ressources étaient consommées en décembre et pour 9 d’entre elles dès novembre.
En dépit de cette amélioration, les États centraux restent le point noir des finances publiques européennes. Au niveau de l’UE, les administrations centrales expliquent l’essentiel des dérapages des comptes publics (25 jours non financés). Les administrations locales sont équilibrées depuis 2014 (4 jours d’excédent en 2016). C’est aussi le cas des administrations de sécurité sociale depuis 2016 (1 jour d’excédent). Conséquence : toutes administrations confondues, les différents pays de l’UE avaient consommé la totalité de leurs recettes publiques 13 jours avant la fin de l’année. C’est 5 jours plus tard que l’année d’avant.
La situation de l’administration centrale française, dégradée, continue de se détériorer contrairement au reste de l’UE
L’administration centrale française a dépensé l’intégralité de ses ressources le 7 novembre, 55 jours avant la fin de l’année.
Elle représente désormais le plus grand déséquilibre au sein l’UE, devant l’Espagne (50 jours) et la Roumanie (48 jours). L’écart se creuse aussi entre la France et la moyenne de l’UE, il est maintenant de près de 30 jours, contre 22 jours l’année d’avant.
Ces contre-performances s’expliquent par l’incapacité française à rééquilibrer durablement les comptes suite à la dernière crise. Alors que les administrations centrales de l’UE ont profité des 7 dernières années pour résorber leurs déficits, ce n’est pas ce qu’on constate en France. Le mouvement de rééquilibrage des comptes post-crise s’est enrayé de façon précoce, il y a 4 ans. Le déficit de l’administration centrale française est reparti à la hausse depuis 2014, au rythme d’un jour non financé en plus par an, tandis qu’en moyenne l’UE résorbait ses déficits de 5 jours par an.
Cette contre-performance fragilise, une fois de plus, la position française. Les derniers équilibres connus pour l’État et les divers organismes d’administration centrale (ODAC) remontent à 1980. Depuis, tous les exercices ont été déséquilibrés et « le jour où toutes les ressources sont consommées » a avancé de 1,5 jour par an en moyenne.
L’administration centrale n’est pas la seule à ne pas équilibrer ses comptes en France. C’est aussi le cas des administrations de sécurité sociale. Elles sont encore dans le rouge, en dépit de la multitude des réformes encadrant la progression des dépenses de santé et durcissant le fonctionnement des régimes de retraite.
Citation de Cécile Philippe, directrice de l’Institut économique Molinari (IEM) et co-auteur.
« En France l’État vit désormais à crédit 55 jours par an. Il épuise toutes ses ressources le 7 novembre, bien plus tôt que dans tous les autres des pays de l’Union européenne.
La situation budgétaire des administrations centrales continue de se dégrader d’année en année, contrairement à ce que l’on constate dans le reste de l’UE. En moyenne, les États de l’UE épuisent leurs ressources le 6 décembre, un mois plus tard.
Or, la variable d’ajustement ne peut résider dans l’augmentation perpétuelle des déficits et de la dette. L’expérience montre en effet que des dérapages durables sont une source de risques pour les contribuables, les générations futures comme les détenteurs de dette publique. »
Citation de Nicolas Marques, co-auteur.
« La situation de l’administration centrale française est très inquiétante. L’État n’arrive plus à mettre à profit les périodes de répit pour rééquilibrer son budget. Le déficit augmente d’année en année depuis 3 ans, contrairement à ce que l’on constate chez nos voisins qui profitent de l’embellie pour améliorer leurs comptes.
Depuis 1980, tous les budgets ont été déséquilibrés et le jour où toutes les ressources sont consommées a avancé de 1,5 jour par an en moyenne. Rien n’enraye cette spirale. Le prochain budget devrait être encore plus déséquilibré, ce qui élargirait le fossé entre la France et le reste de l’UE. »
* * *
L’Institut économique Molinari (IEM) est un organisme de recherche et d’éducation dont la mission est de favoriser la liberté et la responsabilité individuelles. L’Institut entend faciliter les changements, en suscitant un débat autour des idées reçues, génératrices de statu quo. Il vise à stimuler l’émergence de nouveaux consensus en proposant une analyse économique des politiques publiques, en illustrant l’intérêt de l’échange, ou en montrant l’intérêt de réglementations et de fiscalités plus clémentes. L’IEM est une organisation à but non lucratif financée par les cotisations volontaires de ses membres : individus, entreprises ou fondations. Affirmant son indépendance intellectuelle, il n’accepte aucune subvention publique.
– 30 –
Pour toute information ou interview, contacter :
Cécile Philippe – directrice, Institut économique Molinari
(Paris, Bruxelles, langue française ou anglaise)
cecile@institutmolinari.org
+33 6 78 86 98 58
Ou
Nicolas Marques – chercheur associé, Institut économique Molinari
(Paris, langue française)
nicolas@institutmolinari.org
+ 33 6 64 94 80 61