L’économie parallèle, entre 4 et 11% du PIB
Texte d’opinion publié en exclusivité sur le site de l’Institut économique Molinari.
L’Institut national des statistiques vient d’annoncer qu’à partir de mai le trafic de stupéfiants dans le calcul de son produit intérieur brut (PIB) à partir de mai.
Ce faisant l’INSEE accède en partie à une requête ancienne de l’institut statistique européen. En effet Eurostat demande depuis 2013 aux États membres d’intégrer toutes les transactions commerciales consenties librement dans les statistiques nationales, y compris le trafic de drogue et la prostitution. L’idée est d’harmoniser les données fournies par les pays de l’union européenne, ces activités étant légales dans certains États (à l’image des Pays-Bas), ce qui gonfle leur PIB, et illégales dans d’autres (tels la France).
À cette occasion, plusieurs médias français ont mis en avant un chiffre publié par l’IEM en 2013 (10,8% du PIB). Ce chiffrage concerne l’économie « souterraine », c’est-à-dire le travail au noir et les sous déclarations. Il ne concerne pas les activités illégales comme le trafic de drogue.
Notre étude 2013 rappelait que de par sa nature, l’économie souterraine est difficile à mesurer avec précision, en donnant une fourchette allant pour la France entre 75 milliards d’euros et 219 milliards d’euros. La fourchette basse était extraite de sources officielles françaises. La fourchette haute était une estimation du professeur Friedrich Schneider, l’un des spécialistes de l’économie « parallèle ».
Nicolas Marques est chercheur associé à l’Institut économique Molinari.
Pour en savoir plus :
– IEM, « Les causes fiscales et réglementaires de l’« économie souterraine », 2013, 4 pages
– F. Schneider et A. T. Kearney, « The Shadow economy in Europe, 2013 », 2013, 23 pages
– INSEE, « L’évaluation macroéconomique de l’économie non observée », 2014, 3 pages