Interdire la dégustation de vin ?
Brève publiée le 7 novembre 2008 sur le site du Journal du Dimanche.
Vous attendez l’arrivée du beaujolais nouveau ? Eh bien, si l’actuel projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoires » est adopté, sa dégustation pourrait désormais avoir un goût amer ! Cette nouvelle législation vise en effet à interdire, entre autres, l’offre gratuite dans un but promotionnel, et donc notamment la dégustation dans les caveaux ou sur des foires commerciales.
Vous attendez l’arrivée du beaujolais nouveau ? Eh bien, si l’actuel projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoires » est adopté, sa dégustation pourrait désormais avoir un goût amer ! Cette nouvelle législation vise en effet à interdire, entre autres, l’offre gratuite dans un but promotionnel, et donc notamment la dégustation dans les caveaux ou sur des foires commerciales.
Le fait est qu’au nom de la santé, les pouvoirs publics cherchent à s’immiscer toujours plus dans les choix quotidiens des consommateurs. C’est maintenant le tour de la passion des Français pour le vin ! Le vin est un produit aux multiples facettes : son goût et sa qualité peuvent considérablement varier. La dégustation demeure par conséquent un moyen efficace et unique pour les consommateurs de l’évaluer.
Les consommateurs ne seront pas les seuls à souffrir ! Les producteurs de vin aussi. En effet, la dégustation est un « outil » de promotion permettant d’écouler plus facilement la production. Pas surprenant que des viticulteurs, de Bordeaux à Strasbourg, aient manifesté pour s’opposer à la nouvelle législation, qualifiant ces mesures de « prohibition » et de « censure » !
Or, cessons d’être myope : alors qu’on empêche les viticulteurs français de « communiquer » sur leurs produits, d’autres pays ont depuis une décennie déjà libéralisé leur commerce de vin au grand bénéfice de leurs producteurs chiliens, nord-américains, australiens ou néozélandais. Ces derniers ont ainsi bénéficié de nouvelles opportunités d’investissements sur le marché international où ils concurrencent de plus en plus les vins français ! Ce nouvel handicap n’aidera pas les producteurs français à se frayer un chemin au sein de cette nouvelle configuration !
Enfin, rappelons que ce type d’interdictions « prohibitionnistes » n’a jamais réussi à faire baisser la consommation d’alcool, même dans leur version la plus draconienne à l’époque par exemple des « régimes secs » au début du siècle dernier ?
Souhaitons donc qu’on ne nous interdisent pas, au nom de la « santé publique », tous les plaisirs de la vie en ruinant économiquement les entrepreneurs qui travaillent pour nous les offrir ! À votre santé !
Valentin Petkantchin, directeur de la recherche, Institut économique Molinari