L’information médicale aux consommateurs
Note économique / Avril 2004
Beaucoup de personnes croient à tort qu’elles sont actuellement libres de s’informer sur les vertus thérapeutiques des médicaments. Une enquête réalisée au Canada a ainsi révélé que 62% des personnes interrogées pensaient que l’information directe au consommateur sur les médicaments était autorisée. Or ce n’est pas le cas. Que ce soit au Canada, en France, en Belgique ou ailleurs, l’appareil réglementaire empêche une véritable diffusion de l’information directe au consommateur
(relayée par la télévision, la radio, la presse, Internet, etc.). Celle-ci permettrait pourtant au consommateur de voir diminuer ses coûts d’information, d’acheter à un prix plus intéressant des médicaments sans doute plus efficaces que d’autres dont il doit actuellement se contenter – faute de mieux. Par crainte de voir les gens courir des risques de santé, les différentes législations en sont venues à encadrer très sévèrement l’information médicale. D’un côté, elle rend obligatoire la production d’information concernant les effets secondaires des médicaments et de l’autre elle interdit presque entièrement les informations concernant leurs bienfaits.
Certes, des tentatives ont été initiées pour ouvrir quelques fenêtres. Mais, en Europe du moins, sans succès. C’est ainsi que, en 2002, la Commission européenne avait proposé une directive relative à une réglementation un peu moins rigide de l’information sur les médicaments prescrits. Cette directive avait pour objectif de lancer une étude-pilote se concentrant sur des produits traitant le SIDA, les affections broncho-pulmonaires chroniques et le diabète. Ce projet a été rejeté le 23 octobre 2002 par le Parlement européen. Mme Françoise Grossetête, rapporteur pour la commission Santé & Environnement, a justifié ce refus comme suit: «Il paraît indispensable de veiller à ce que l’information diffusée au patient soit contrôlée en amont par des instances scientifiques neutres, disposant d’un financement public».