Il n’est jamais trop tard pour bien faire!
Article publié exclusivement sur le site de l’Institut économique Molinari.
Alors que la conférence des parties se tient actuellement à Copenhague (du 7 au 18 décembre 2009), il est important d’en rappeler les enjeux. Sur fond du scandale du « Climategate » dont l’Arabie Saoudite estime qu’il affecte sérieusement la confiance donnée au GIEC (Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat), cette conférence a pour objectif de mettre d’accord 192 pays autour d’un nouveau protocole Kyoto aussi voire plus contraignant que le premier.
Il s’agit ainsi – au nom d’un consensus qui n’existe pas – d’élaborer et de ratifier un traité qui a le potentiel de modifier radicalement nos modes de vies en nous obligeant à renoncer aux énergies fossiles émettrices de CO2.
Voilà pourquoi pour répondre à Hélène Crié-Wiesner (correspondante environnementale pour la presse française) la question n’est pas « pourquoi faudrait-il privilégier [le point de vue des dissidents] plutôt que celui du GIEC ? » mais plutôt « pourquoi faudrait-il privilégier le point de vue du GIEC plutôt que celui des sceptiques ».
En effet, ces derniers ne proposent pas de modifier radicalement le fondement de nos sociétés au nom d’une théorie incertaine mais dont le coût est certain.
Nos économies se sont développées grâce au pétrole, au charbon ou au gaz naturel parce que ces sources d’énergies sont de loin les moins chères et donc les plus accessibles.
« Chacune de nos actions exige de l’énergie et l’apport d’énergie permet de déployer de nouvelles actions ou des actions de plus grande envergure. Depuis toujours, les hommes ont cherché à avoir accès à des sources plus grandes d’énergie en joignant leurs efforts, en faisant appel à l’énergie animale (celle des chevaux, en particulier), à la nature (le vent, l’eau des torrents, etc.). Au cours de l’histoire, les individus ont d’abord eu massivement recours à l’énergie du bois et ce jusqu’au 17ème siècle. Puis face au manque de bois, ils ont eu recours au charbon, jusqu’à ce que le pétrole plus facile à transporter, à stocker et à utiliser le remplace.
Ce qui compte à propos d’une source d’énergie, c’est qu’elle soit une ressource utilisable, accessible et économique. En effet, un pétrole bon marché nous permet de réaliser bon nombre de projets que nous n’aurions sinon jamais pu entreprendre. C’est ce que décrit Julian Simon dans son livre l’Ultime Ressource, « des coûts d’énergie faibles nous permettrait de créer d’énormes quantités de terre utilisable. Le coût de l’énergie est la raison principale pour laquelle le dessalement de l’eau reste trop cher pour un usage généralisé ; la réduction des coûts de l’énergie rendrait le dessalement faisable, ainsi que la culture de terres aujourd’hui désertiques. » (« C’est trop tard pour la terre », p.53-54)
Forcer par la contrainte nos économies à se passer des énergies fossiles est extrêmement coûteux pour les êtres humains sans compter qu’un climat chaud n’ pas que des inconvénients.
Les êtres humains ont une grande capacité d’adaptation au changement à condition évidemment de ne pas les brider arbitrairement dans tous leurs agissements. La planification autoritaire des ressources que les partisans des thèses alarmistes appellent de leurs vœux, ne saurait résoudre le problème majeur de nos sociétés : allouer les ressources de la façon la plus efficace possible et ainsi répondre le mieux possible aux besoins de plus de 6 milliards d’individus.
L’échec des économies planifiées et la dégradation environnementale des économies socialistes devraient nous amener à considérer avec plus de scepticisme ces réglementations environnementales.
Pour des raisons différentes de James Hansen (alarmiste de la première heure et directeur du Goddard Institut de la Nasa), il faut espérer que le sommet de Copenhague sera un échec ! Si pour lui, tout accord décidé dans la capitale du Danemark sera insuffisant, nous pensons de notre côté que l’usage de la contrainte en matière environnementale est déjà allée trop loin.
Car « il y a de bonnes raisons de penser que les échanges non entravés et encadrés par la responsabilité individuelle sont certainement la meilleure façon de créer une société riche et prospère au sein de laquelle la qualité de l’environnement pourra continuer à s’améliorer. La surenchère de scénarii catastrophes et les solutions généralement défendues pour y répondre ne peuvent que conduire à l’appauvrissement de tous et à des conditions de vies inférieures dont souffriront les générations futures. » (p.150)
Cécile Philippe sera à Copenhague du 15 au 18 décembre afin de participer à la 15ème conférence des Nations Unies sur le changement climatique et remercie le Competitive Entreprise Institute (CEI) pour son invitation.
Cécile Philippe est directrice générale de l’Institut économique Molinari et auteure de « C’est trop tard pour la terre » (JC Lattès).