La France mauvaise élève de la « libération fiscale »
Article de Manon Malhère publié par Le Figaro le 19 juillet 2021 dans le cadre des unes et de la double page dédiée au Jour de libération sociale et fiscale et aux enjeux français
Après plus de six mois consacrés à payer impôts, taxes et charges sociales, lundi 19 juillet, les salariés français sont les derniers en Europe à être « libérés fiscalement ». À compter de ce lundi, les salariés français commencent à empocher le fruit de leur travail, jusque-là englouti dans les taxes et prélèvements. Un cap franchi avant nous par nos voisins.
Pour la sixième année consécutive, les salariés français sont les derniers (avec l’Autriche) à être libérés fiscalement, selon l’étude annuelle de l’Institut Molinari. C’est seulement à partir de ce lundi qu’ils commenceront à travailler pour eux-mêmes, et non pour payer impôts, taxes et cotisations sociales. Cette « libération » intervient quinze jours après celle des salariés allemands, et plus d’un mois après l’Union européenne (en moyenne le 12 juin).
La situation s’est améliorée au début du mandat d’Emmanuel Macron, sans jamais permettre à la France de rattraper ses voisins. La pression sociale et fiscale observée dans notre pays est liée aux cotisations sociales – en particulier les charges patronales -, qui atteignent des niveaux records parmi les pays européens.
Difficile de remonter la pente quand on part de si bas. Alors que le gouvernement se félicite d’avoir engagé une baisse des prélèvements obligatoires pour les particuliers et les entreprises d’environ 50 milliards entre 2018 et 2023, cet effort jugé « inédit » est aujourd’hui peu visible. Pour la sixième année consécutive, la France arrive – ex aequo avec l’Autriche – en tête des pays européens où la pression fiscale et sociale demeure la plus forte, selon l’étude annuelle de l’Institut économique Molinari (IEM), que révèle Le Figaro.