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45 fois plus de morts, PIB du deuxième trimestre 2021 ramené quatre ans en arrière, libertés moins bien défendues, mobilités réduites : la stratégie française contre la Covid est perdante sur tous les plans

Paris, le 19 août – L’Institut économique Molinari publie une nouvelle étude sur l’intérêt durable de la stratégie Zéro Covid dans la lutte contre la pandémie. Elle compare les pays du G10 ayant opté pour une stratégie d’atténuation à 3 pays de l’OCDE appliquant la stratégie Zéro Covid (Australie et Nouvelle-Zélande) ou assimilée (Corée du Sud).

La stratégie d’élimination continue de donner les meilleurs résultats ce qui contredit l’idée largement répandue qu’il fallait choisir entre préserver la santé publique, l’économie ou les libertés. Ces objectifs, loin d’être antinomiques, sont complémentaires et alignés.

Les pays du G10, et notamment la France, sont bien plus touchés par la pandémie que les pays qui ont opté pour la stratégie Zéro Covid ou assimilée, représentant un benchmark représentatif (82 millions d’habitants de démocraties avancées économiquement).

LES DONNEES MONTRENT QUE LA FRANCE EST BIEN PLUS TOUCHEE

  • La France est bien plus touchée par la pandémie que les pays de l’OCDE qui ont opté pour la stratégie Zéro Covid ou assimilée. Elle est aussi plus mal en point que la moyenne du G10 ayant une stratégie d’atténuation de la pandémie.
  • Le nombre de morts par million d’habitants est 45 fois plus élevé dans l’Hexagone, ce qui représentait 107 000 morts de trop au 30 juin 2021 par rapport aux pays Zéro Covid de l’OCDE.
  • En 2020, le recul du PIB a été 5 fois plus prononcé, avec un écart de 6,3 points de PIB et un manque-à- gagner de création de richesse équivalent à 2 200 euros par habitant.
  • Au 1er trimestre 2021, l’écart de croissance par rapport aux pays Zéro Covid représentait 5,5 points de PIB, soit un manque à gagner de 400 euros par habitant. Alors que les pays Zéro Covid avaient un PIB en hausse de 1,4 %, il était en recul de 4,2 % en France par rapport au dernier trimestre 2019.
  • Au 2ème trimestre 2021, la France n’a pas récupéré son niveau de PIB trimestriel d’avant crise. Il était au niveau du troisième trimestre de 2017.
  • Le recul des libertés était plus prononcé. L’index de rigueur ou Stringency Index était en moyenne de 57 depuis le début de la pandémie en France, contre 52 en Australie, Corée du Sud et Nouvelle-Zélande appliquant une stratégie Zéro Covid ou assimilée.
  • Le recul des mobilités était 3 fois plus prononcé. Les données de mobilité de Google montrent que le recul des mobilités associées aux lieux de travail et lieux de loisirs et commerce de détail était de de 29 et 33 % depuis le début de la pandémie en France, contre 10 et 11 % en Australie, Corée du Sud et Nouvelle-Zélande.

ZERO COVID PRESERVE LES ECONOMIES ET ACCCELERE LES REPRISES

En 2020, les pays Zéro Covid ont subi un recul du PIB faible (- 1,6 % par rapport à 2019) contre -5 % dans les pays du G10 qui ont laissé la circulation virale repartir.

Au 1er trimestre 2021, le PIB des pays Zéro Covid avait dépassé le niveau d’avant crise (+1,4 % par rapport au 4ème trimestre 2019). A l’inverse, le recul du PIB était toujours significatif dans les pays n’ayant pas éradiqué le virus (-3,3 % par rapport au 4ème trimestre 2019).

Au 2ème trimestre 2021, aucun des pays du G10 n’a récupéré le niveau de PIB trimestriel d’avant crise, à l’exception des Etats-Unis, tandis que c’était chose faite en Australie, Nouvelle-Zélande et Corée du Sud dès le 1er trimestre 2021. Le Royaume-Uni avait un PIB au niveau de 2014, l’Italie était au niveau de 2015, la France et l’Allemagne étaient au niveau de 2017, la Belgique était au niveau de 2018, le Canada et la Suède étaient au niveau de 2019.

ZERO COVID PRESERVE MIEUX LES LIBERTES

La stratégie Zéro Covid est moins coûteuse en termes de libertés publiques. L’analyse des données composant le Stringency Index indique un avantage net des pays Zéro Covid sur les autres pays composant le G10 en matière de liberté.

Les pays de l’OCDE appliquant la stratégie Zéro Covid ou assimilée – Australie, Corée du Sud et Nouvelle-Zélande – ont 4 points de restrictions en moins que les pays du G10 depuis un an et demi (52 dans le Stringency Index vs 56).

A contrario, l’alternance du stop & go dans les pays du G10, conséquence de la stratégie d’atténuation du virus, conduit à une mise entre parenthèse périodique des libertés au gré des mesures de freinage de la pandémie.

ZERO COVID PRESERVE MIEUX LES MOBILITES QUOTIDIENNES

La fréquentation des lieux de travail a, dès le départ, moins reculé dans les pays appliquant la stratégie Zéro Covid avec -14 % au 2ème trimestre 2020, contre -36 % dans les pays du G10 n’appliquant pas cette stratégie, selon les données mobilité de Google.  Un an plus tard, les pays Zéro Covid gardent un avantage significatif, avec une mobilité quasi normale au 2ème trimestre 2021 (-5%), contre un recul de 22 % dans les pays du G10 n’appliquant pas cette stratégie.

Les données mobilité montrent la même chose pour les lieux associés aux loisirs. La fréquentation des cafés, restaurants, hôtels, commerces non alimentaires et, d’une manière générale, les loisirs et activités culturelles a dès le départ reculé moins dans les pays appliquant la stratégie Zéro Covid avec -17 % au 2ème trimestre 2020, contre -36 % dans les pays du G10 n’appliquant pas cette stratégie.  Un an plus tard, les pays Zéro Covid gardent un avantage significatif, avec une mobilité normale au 2ème trimestre 2021 (+1 %), contre un recul de 15 % dans les pays du G10 n’appliquant pas cette stratégie.

LE CONTRASTE ENTRE LES ILES CONFIRME LA SUPERIORITE DE ZERO COVID

Le contraste est particulièrement saisissant entre les îles du Commonwealth appliquant une stratégie Zéro Covid (Australie, Nouvelle-Zélande) ou d’atténuation (Royaume-Uni).

Le recul économique du Royaume-Uni a été 4 fois plus prononcé en 2020 et 9 fois plus prononcé que l’Australie et la Nouvelle-Zélande quand on compare le 1er trimestre 2021 et le 4ème trimestre 2019.

Les mesures contraignantes étaient en moyenne 20 % plus élevé au Royaume-Uni que dans les îles d’Océanie, selon le Stringency Index.

Enfin, le recul des mobilités y était 3 fois plus élevé selon les données de Google tandis que le Royaume-Uni enregistrait 61 fois plus de morts.

ZERO COVID PERMET UNE MEILLEURE MAITRISE DE L’INCERTITUDE

Le croisement des données économiques et sanitaires trimestrielles montre la supériorité de la stratégie Zéro Covid en termes de visibilité. Les populations et les économies peuvent se projeter dans l’avenir. Au contraire, la trajectoire des pays du G10 avec une stratégie dite d’atténuation connait des oscillations, avec des rebonds de l’épidémie. Les mouvements de yoyo rendent toute projection dans l’avenir difficile. La participation à la vie économique et sociale se réduit lorsque les individus craignent d’être contaminés ou de contaminer les autres, indépendamment des restrictions décidées par les pouvoirs publics visant à réduire la mobilité.

RECOMMANDATIONS POUR LES POLITIQUES PUBLIQUES FRANCAISES

  1. Cesser de présenter la vaccination comme la solution pouvant se substituer à toutes les autres mesures de lutte contre la Covid-19. Les retours d’expérience étrangers montrent, à ce stade, que le vaccin seul n’enraye pas l’épidémie. Ils plaident pour un couplage des campagnes vaccinales avec une démarche Zéro Covid.
  2. Sécuriser en urgence les établissements scolaires en vue de la rentrée 2021 avec : installation systématique de capteurs de C02 dans les classes ; aménagement de la restauration (purificateurs d’air, possibilité d’avoir des paniers repas…) pour limiter les contaminations associées à la restauration ; dépistage salivaire systématique deux fois par semaine des élèves ; vraie continuité scolaire pour les enfants ayant covid ou cas contact obligés de rester chez eux.
  3. Organiser le retour d’expérience des collectivités françaises ayant déjà mis en œuvre la démarche (Nouvelle-Calédonie…). Mobiliser les groupes d’amitiés France-Australie et France Nouvelle-Zélande de l’Assemblée nationale et du Sénat pour élargir la remontée d’information sur les stratégies Zéro-Covid.
  4. Ouvrir un dialogue entre le gouvernement et les représentants des collectivités locales avec les experts des pays qui mettent en œuvre la stratégie Zéro Covid.
  5. Soutenir la mise place de pilotes dans l’Hexagone, dans les zones où les exécutifs locaux sont réceptifs aux avantages d’une stratégie Zéro-Covid.
  6. Organiser des missions d’évaluation des stratégies de lutte contre Sars-Cov2 au sein des assemblées parlementaires et du CESE. Organiser des missions d’information sur le long covid chez les enfants et les adultes.
  7. Introduire la stratégie Zéro Covid dans l’analyse des risques liés à la crise sanitaire aussi bien au niveau français qu’européen, l’Union européenne pouvant être un acteur majeur de la coordination de la stratégie à l’image de son investissement dans l’achat de vaccins.

CITATIONS

Cécile Philippe, présidente de l’Institut économique Molinari et co-auteure de l’étude :

« L’analyse des données montre que la santé, l’économie, les libertés et les mobilités sont mieux préservés dans les pays ayant opté pour des démarches Zéro Covid, visant à éliminer le virus au lieu de chercher à vivre avec.

Les pays ayant réduit au minimum la circulation du virus avec une stratégie Zéro Covid s’en sortent mieux sur tous les plans. Ils ont 45 fois moins de décès que la France, leurs économies sont moins atteintes avec un recul du PIB cinq fois moins prononcé en 2020 et des PIB du premier trimestre 2021 supérieurs à l’avant crise.

Depuis des mois, leurs populations sont moins pénalisées par des restrictions de libertés publiques et de mobilités. Ces pays sont en mesure de mettre en place des campagnes de vaccination progressives et de maintenir les écoles ouvertes sans exposer la santé des enfants et de leurs familles. Ils minimisent le nombre de personnes présentant des symptômes de longue durée (Covid long) et les risques de voir apparaître des variants.

A contrario, Covid-19 continue de circuler dans les pays ne cherchant pas éradiquer la pandémie, avec des économies à la peine et des libertés et mobilités réduites. Cela engendre indirectement une multiplication des problèmes moraux avec, par exemple, des enfants peu protégés et exposés à la circulation virale dans les écoles françaises ou des tensions avec ceux qui ne veulent pas se faire vacciner ».

Nicolas Marques, directeur général de l’Institut économique Molinari et co-auteur de l’étude :

« Le travers qui oppose santé, économie et libertés n’a pas aidé à faire les bons choix de politique publique. Contrairement à ce qui a pu être dit, les enjeux sanitaires, économiques et les libertés sont alignés dans le cadre de cette pandémie.

Au sein des pays riches, les écarts découlent de choix stratégiques différents face à Covid-19. La plupart des pays du G10 ont choisi une démarche d’atténuation, en ne capitalisant pas sur l’effort très significatif fait par leurs populations lors du confinement du 2ème trimestre 2020.

L’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud, ont considéré, au contraire, que l’élimination durable du virus était un investissement clef pour leurs économies et sociétés. Les données montrent que leur stratégie Zéro Covid est quadruplement gagnante dans la durée. Elle réduit drastiquement la mortalité tout en protégeant bien mieux les économies, les libertés et les mobilités ».

RESSOURCES ET EXEMPLES DE GRAPHIQUES ET TABLEAUX

L’étude « La stratégie Zéro Covid protège mieux les populations, économies et libertés » (53 pages) est disponible sur notre site avec ce lien.

CONTACTS
Cécile Philippe, Présidente, Institut économique Molinari
cecile@institutmolinari.org
+33 6 78 86 98 58

Nicolas Marques, Directeur général, Institut économique Molinari
nicolas@institutmolinari.org
+33 6 64 94 80 61

AU SUJET DE L’INSTITUT ECONOMIQUE MOLINARI ET DE CETTE ETUDE

Les travaux de l’IEM contribuent à stimuler l’émergence de nouveaux consensus, en proposant une analyse économique des politiques publiques illustrant l’intérêt de réglementations et de fiscalités mieux pensées. L’IEM est une organisation à but non lucratif, financée par les cotisations volontaires de ses membres, individus, fondations ou entreprises. Affirmant son indépendance intellectuelle, il n’accepte aucune subvention publique.

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