Les OGM et le principe de précaution
Commentaire publié par Capital, en avril 2005 (n° 163).
Dans votre numéro de février, un lecteur vous écrit pour faire part de sa déception à propos de votre article «Les idées fausses sur les OGM». Je l’ai au contraire trouvé très intéressant, car il va à l’encontre des idées reçues. Il est en effet de bon ton de considérer le principe de précaution comme le nec plus ultra dans la gestion des défis environnementaux. Comme le montre le cas des OGM, c’est en réalité souvent un outil centralisé et autoritaire de gestion des risques: afin de supprimer le danger d’une activité, le principe justifie son interdiction, sans considérer le fait que des risques sont aussi inhérents à cette interdiction. Exemple: détruire des champs d’OGM dans un but préventif alors que la science n’a pas démontré ses effets néfastes, c’est ruiner une possibilité de salut pour les enfants atteints de mucoviscidose. Votre article nous invitait simplement à tenir compte de tous les risques inhérents aux OGM, y compris ceux entraînés par l’interdiction de leur production.
Cécile Philippe est la directrice de l’Institut Economique Molinari.