Communiqués de Presse

La bureaucratisation croissante dans l’utilisation des médicaments – à l’image des politiques de substitution thérapeutique – peut s’avérer risquée et coûteuse, selon une nouvelle étude

Bruxelles, le mardi 4 décembre 2007 – Dans leur volonté de maîtriser les dépenses de santé, les pouvoirs publics réglementent de plus en plus la prescription, l’utilisation et le remboursement des médicaments. Le cas de la politique de substitution thérapeutique en est l’un des derniers exemples.

L’IEM vous invite à retrouver Valentin Petkantchin pour une conférence en ligne de 10 minutes sur le sujet.

Selon une nouvelle étude de l’Institut économique Molinari, une telle politique est déjà pratiquée sous des formes différentes non seulement en Europe – à l’image du Royaume-Uni ou de l’Allemagne – mais aussi en Nouvelle Zélande ou au Canada. D’autres pays peuvent aussi être tentés à l’avenir d’y avoir recours.

Son principe : face à certains produits onéreux, les médecins et les patients sont poussés par les pouvoirs publics à les remplacer par d’autres médicaments (de marque ou générique) moins chers, et jugés comme substituables, même si leur composition chimique n’est pas la même, leur efficacité moindre ou leurs effets secondaires différents.

Politique risquée

Cependant, comme le montre l’étude, une telle substitution au profit de médicaments moins chers, opérée à grande échelle pour l’ensemble des assurés, comporte ses propres coûts et risques, même si elle peut faire réaliser des économies dans les remboursements de certains médicaments particuliers.

Les assurés en Nouvelle-Zélande par exemple ont été poussés à substituer à leur thérapie anti-cholestérol un médicament moins cher et jugé comme parfaitement substituable. Il s’est avéré que ceux qui l’ont fait ont connu une augmentation considérable de leur niveau de cholestérol et donc un risque plus élevé d’incidents cardio-vasculaires.

De même, en Colombie-Britannique (Canada), six mois après la mise en place d’une politique de substitution thérapeutique pour les médicaments anti-ulcéreux en juillet 2003, près de 25% des malades ayant opté pour le médicament référencé moins cher, ont dû arrêter de le prendre à cause de son inefficacité ou d’effets secondaires importants.

Au Royaume-Uni, des risques suite à un changement de thérapie anti-cholestérol ont également été constatés dans une étude menée entre 2004 et 2006 par un spécialiste en cardiologie de l’Hôpital universitaire de Staffordshire du Nord. Le changement a été accompagné d’un taux de mortalité plus de 3 fois supérieur et d’un taux de réadmission des patients à l’hôpital – suite à un événement cardiaque – plus élevé.

Cause potentielle de coûts supplémentaires

Les complications suite à un changement de thérapie peuvent in fine nécessiter plus de visites chez le médecin ou à l’hôpital, plus d’analyses ou de tests, donc une augmentation d’autres dépenses de santé. Les coûts non monétaires, mais pourtant bien réels, pour les patients en temps perdu ou en souffrances subies peuvent aussi être importants.

Vouloir présenter certains médicaments à moindre coût comme substituables pourrait être une stratégie légitime pour un assureur. Cependant, conclut l’étude, pour qu’une telle politique bénéficie réellement aux patients et pour que ses risques soient effectivement pris en compte, elle doit être soumise à la concurrence et au « test du marché ». Les assurés devraient avoir le choix de changer d’assurance maladie, s’ils considèrent – conseillé par leur médecin – que la substitution thérapeutique est inadéquate et n’apporte aucune valeur ajoutée à leurs yeux, augmentant illégitimement les risques pour leur santé.

Intitulée Les risques des politiques de substitution thérapeutique de médicaments, l’étude est disponible à https://www.institutmolinari.org/spip.php?article478.

Information et demandes d’interviews:

Valentin Petkantchin, PhD

Directeur de la recherche

Institut économique Molinari

Rue du Luxembourg 23, Boîte 1

1000 Bruxelles, Belgique

Tél: +33 4 42 53 46 19 GSM: +33 6 82 69 17 39

Vous pourrez aussi aimer

Bouton retour en haut de la page