Réfléchir à deux fois avant de creuser la dette publique : les leçons de l’expérience canadienne
Point de l’IEM publié conjointement avec l’Institut économique de Montréal.
Facile et tentant pour les hommes politiques de laisser filer les déficits et de creuser la dette publique. Aucun pays n’est à l’abri. En France, le déficit proposé par le gouvernement pour 2010 correspond ainsi à plus du tiers de ses recettes fiscales brutes. Selon l’agence Moody’s, la dette souveraine mondiale devrait passer de 63 % du PIB mondial en 2008 à 80 % en 2010. Il faut cependant réfléchir à deux fois avant de s’adonner à ce « jeu » facile.
Car c’est un jeu dangereux. À défaut de maîtriser la dette publique, les gouvernements prennent le risque de mener leur pays à la faillite. Les exemples de la Grèce et de l’Islande indiquent que le risque est bien réel. D’autres pays ne seront sans doute pas épargnés dans les prochaines années. Pour éviter d’y faire face, il faudra dans de nombreux pays de l’OCDE, y compris en France, maîtriser les déficits et inverser le dérapage actuel de la dette publique.
Mais comme le montre l’expérience fédérale canadienne, une telle maîtrise, bien qu’envisageable en théorie, reste un exercice difficile. Son caractère durable est encore à démontrer dans la mesure où avec les plans de relance actuels, des déficits sont réapparus et la dette publique est repartie à la hausse.