BFM Business, « Good evening business » du 17/05/2024
Nicolas Marques rappelle que si l’industrie stage en France avec 3,4 millions d’emplois en 2022 comme en 2012, c’est en raison de deux anomalies.
D’une part, la fiscalité est anormalement élevée. La France représente 47 % des impôts de production prélevés sur l’industrie en Europe, alors qu’elle ne fait que 12 % de la production industrielle. La fiscalité de production pèse bien trop lourd, alors qu’elle est particulièrement délétère pour les activités à marges cycliques, faute de se dégonfler lorsque les profits disparaissent.
D’autre part, la France est, comme l’UE, caractérisée par un manque de capitaux propres. La bonne position française dans les premières révolutions industrielles était intimement liée à l’existence d’une épargne abondante et sa mise à contribution pour financer l’industrie naissante. Or, la France – comme tous les pays européens fonctionnant quasi intégralement en répartition pour les retraites – manque d’épargne longue investie en actions et permettant de financer l’économie.
Avec trop de fiscalité, pas assez de capital, la France et l’Europe sont aux abonnés absents des transitions industrielles, numériques ou environnementales.