Loi Bachelot : Halte à l’étatisation du système de santé !
Paris, le jeudi 18 juin 2009 – Bientôt, le projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoires », sera soumis au vote à l’Assemblée nationale et au Sénat. Dans l’objectif de maîtriser les coûts de l’assurance maladie, cette réforme veut mettre « sous tutelle » la médecine libérale et étendre le contrôle exercé par l’État sur le système de santé français. Ce dernier se rapproche ainsi progressivement de systèmes fortement étatisés, comme celui du Canada.
Selon une nouvelle étude de l’Institut économique Molinari (IEM), l’étatisation s’y est non seulement avérée inefficace, mais aussi dangereuse pour la santé des patients.
« Les Français doivent être conscients qu’une telle politique comporte de nombreux risques que l’exemple canadien illustre parfaitement », précise Valentin Petkantchin, directeur de la recherche à l’IEM et auteur de l’étude.
Un échec dans la « maîtrise » des dépenses de santé
La logique étatique a été poussée à l’extrême au Canada depuis plusieurs décennies et pourtant…
- Une part croissante des budgets provinciaux canadiens est absorbée par le système de santé passant ainsi en vingt ans (1983-2003) de 32% à 41%.
- Les dépenses de santé au Canada sont parmi les plus élevées au monde. Par exemple, en part du PIB et en tenant compte du vieillissement de la population, le Canada se place en 2e position en 2005, devant la France (4ème).
Performances en matière de soins, peu enviables
Au Canada, l’étatisation des soins a causé un rationnement drastique et une dégradation de la qualité des soins.
- Des files d’attente chroniques : les temps d’attente pour subir un traitement à l’hôpital sont passés en moyenne de 7,3 semaines en 1993 à 17,3 en 2008. selon la cour suprême du canada, des patients meurent « en raison de listes d’attente pour la prestation de soins de santé publics » !
- Difficultés à trouver un médecin de famille : 1,7 million de Canadiens ont été dans l’impossibilité d’en trouver un en 2007. Cela affecte d’autant plus les malades qu’il est généralement impossible de consulter un spécialiste ou de passer des tests sans être orienté par un médecin généraliste.
- Accès aux nouveaux médicaments retardé ou refusé : à cause de lourdes procédures administratives, l’accès éventuel aux nouveaux médicaments pour les patients qui dépendent des régimes publics provinciaux, est retardé. En 2006, ce retard a été d’environ 11 mois (323 jours). En dépit de ce délai, la plupart des nouveaux traitements ont été in fine rejetés : en octobre 2007, en moyenne 42% seulement de ceux lancés en 2004, 2005 et 2006, ont été admis pour remboursement par ces régimes.
« L’étatisation du système de santé dans laquelle sont engagés les pouvoirs publics en France sera une impasse et risque d’avoir les mêmes conséquences qu’au Canada », prévient Valentin Petkantchin.
Intitulée Les dérives de l’étatisation du système de santé : l’exemple canadien, l’étude de l’IEM est disponible à : https://www.institutmolinari.org/spip.php?article161
[|* * *|]L’Institut économique Molinari (IEM) est un organisme de recherche et d’éducation qui vise à entreprendre et à stimuler l’approche économique dans l’analyse des politiques publiques. Il s’est fixé comme mission de proposer des solutions alternatives et innovantes favorables à la prospérité de l’ensemble des individus composant la société.
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Valentin Petkantchin, PhD
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